Amis de Saint Jacques de Compostelle Valonia + Bruselas + Belgica

Extrait - Journal Dimanche, N° 26 - 11/07/2010

vendredi 30 juillet 2010

ULTREIA, PÈLERIN ! LA ROUTE QUI MÈNE À COMPOSTELLE.

Il est Belge. Il a parcouru 10.000 km à pied sur les chemins de pèlerinage en Europe. Il connaît Medjugorje, Rome et Lisieux, mais c’est Compostelle qui a sa préférence. Il a sillonné tous les chemins qui y mènent, du Puy-en-Velay au chemin suisse en passant par le chemin d’Arles et la Voie du Piémont pyrénéen. Il a fait de formidables rencontres et de superbes découvertes. Il a vécu de grands moments de solitude et surmonté les imprévus du voyage. La route est la seconde nature de Pierre Genin. Rencontre avec un pro du pélé compostellan.

Y a-t-il une spiritualité propre aux chemins de Saint-Jacques ?
- Bien sûr. A force de réfléchir, de méditer, de prier, le pèlerin découvre une façon de vivre qui est propre à la spiritualité du pèlerinage compostellan. Quand on quitte sa maison pour plusieurs semaines, voire plusieurs mois, on est pris par cette démarche qui s’imprime au plus profond de l’être humain. On ne revient pas indemne d’un pèlerinage à Compostelle.

Il y a un avant et un après ?
- Oui. Ce qui compte, c’est de vivre étape par étape, jour après jour, que ce soit lors de la préparation, durant le pèlerinage ou au retour. On réapprend à vivre le moment présent ; On est là où on en est ; pas 20 km plus loin ou 30 km en arrière. Comme dans sa vie spirituelle, c’est chacun selon son rythme.

Que vous apportent ces différentes expériences de pèlerinage ?
- Cela m’enrichit beaucoup. Je les compare volontiers à une paternité ou à une maternité. On est bouleversé par ce type de démarche qui imprègne à la fois l’âme, l’esprit et le corps et on se laisse transformer. On est heureux de marcher, de transpirer, d’acquérir de l’endurance… Simplement heureux.

Peut-on dire que le chemin est synonyme de rencontre, d’amitié ?
- Ce sont des rencontres éphémères, mais elles permettent de se livrer et de développer la spiritualité jacquaire. Chacun va à son rythme, peut-être ne reverra-t-on plus son compagnon de route avec qui on a marché pendant 10 ou 20 km, mais quelque chose s’est passé. Ces rencontres sont nécessaires pour faire avancer le pèlerin ; elles sont son pain quotidien. Je les appelle « les rencontres au sommet ».

Et Dieu dans tout ça ?
- Le pèlerin doit se poser la question : pourquoi fais-je ce pèlerinage ? » Toutes les motivations sont excellentes, car elles sont personnelles et respectables. Certains partent sans savoir vers qui ou vers quoi ils vont, mais au fil des kilomètres, un déclic se fait. Le chemin de Saint-Jacques est une véritable chance pour l’Eglise ; Le pèlerin est heureux de trouver à certaines étapes la présence de prêtres ou l’accueil d’une communauté chrétienne. C’est alors que peut se faire ce fameux déclic et que le marcheur se rappelle la Foi de son enfance et redécouvre Dieu tout simplement.
Il y a aussi un tel dénuement tout au long des chemins qui mènent à Compostelle que, parfois, des pèlerins reviennent vraiment à l’essentiel de la Foi chrétienne.

Et quand la route est finie, c’est le chemin intérieur qui commence ?
- Absolument. Quand on est au bout, on n’est nulle part. Je dis souvent qu’il y a deux options : ou bien on revient et le pèlerinage n’a pas servi à grand-chose ; ou bien on fait comme quelqu’un il y a deux mille ans, on marche sur les eaux. C’est-à-dire que l’on continue son pèlerinage ; on continue à rechercher ce qui a été mystérieusement découvert durant le voyage. On a soulevé le voile d’un monde dont on ignorait tout en commençant sa première journée de marche vers Compostelle.

Sylviane Bigaré. Dimanche Express. N° 26 – 11 juillet 2010.


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